PIB dans différents pays depuis 1960 (données : googledada). |
Le produit intérieur brut (PIB) est un agrégat, c’est-à-dire une grandeur représentative de l’économie, qui permet d’apprécier l’ensemble des richesses produites dans un pays. Il est notamment utilisé pour réaliser des comparaisons internationales et pour déterminer le taux de croissance d’une économie. Il peut être calculé selon trois modalités différentes qui correspondent aux différents usages possibles de l’ensemble de ces richesses : à partir de la production, du revenu ou de la demande. Afin de prendre en compte les différences du coût de la vie d’un pays à l’autre, il est possible de calculer le PIB en fonction de la parité de pouvoir d’achat (PPA). La prise en compte de la population se fait à travers la mesure du PIB par habitant : il permet de donner une indication du niveau de vie.
1/ Le PIB mesure la richesse créée par les agents économiques résidant dans un espace donné au cours d’une période de temps, généralement une année.
A/ Il est possible de mesurer le PIB :
- en valeur : il est alors exprimé en unités monétaires courantes, une part de sa croissance résulte donc d’une progression nominale des variables économiques (ce n’est pas une véritable estimation de la richesse produite). On parle aussi de PIB nominal (car on ne se base que sur les données) ;
- en volume : il est exprimé en unité monétaire déflatée (c’est-à-dire corrigée de l’inflation) pour évaluer la croissance réelle du PIB. On parle aussi de PIB réel (car tenant compte de l’inflation).
En effet, d’une année sur l’autre, les prix augmentent. Pour tenir compte de cet effet prix dans la mesure du PIB, il faut mesurer le PIB réel, c’est-à-dire le PIB en volume.
Le PIB peut être décomposé en :
- PIB marchand : il comptabilise les valeurs ajoutées réalisées par les branches marchandes de l’économie (sociétés non financières, sociétés financières, entreprises individuelles) ;
- PIB non marchand : il comptabilise les valeurs ajoutées réalisées par les administrations publiques et les institutions à but non lucratif.
Il ne faut pas confondre avec le Produit national brut (PNB) : le PNB mesure les richesses produites par les entreprises d’une nation quelque soit l’endroit où elles se trouvent. C’est la même chose que le Revenu national brut (RNB). On parle du RNB depuis l’adoption des nouvelles normes comptables en 1995 (elles sont désignées par l’acronyme SEC 95 qui signifie Système élargi de comptabilité). Le RNB se calcule à partir du PIB auquel :
- on ajoute les revenus primaires du reste du monde (RDM) ;
- on retranche les revenus versés au RDM.
B/ Le PIB peut être calculé de trois manières différentes.
a/ L’approche par la production
Le PIB peut être calculer à partir de ce que les différents secteurs institutionnels produisent. La formule est alors la suivante :
PIB = VAB +Tp – Sbp
VAB : somme des valeurs ajoutées brutes hors taxe Tp : impôts sur les produits Sbp : subvention sur les produits
La valeur ajoutée brute désigne la richesse effectivement créée par l’activité économique d’un agent. Elle est brute car elle comprend les amortissements. Elle est calculée de la façon suivante :
VAB = production – consommation intermédiaire.
- La production est évaluée au prix de base, c’est-à-dire à partir du montant que le producteur reçoit de l’acheteur, diminué des impôts sur les produits et augmenté des subventions sur les produits.
- Les consommations intermédiaires sont les produits utilisés pendant le processus de production (du bois et de la colle par exemple pour faire des chaises). Elles ne doivent pas être prises en compte car elles sont des richesses détruites pour être transformées.
En fait, l’approche par la production revient à calculer la somme des valeurs ajoutées brutes évaluées aux prix du marché, c’est-à-dire par rapport aux prix réellement payés par l’acheteur (comprenant les impôts et sans les subventions sur les produits).
b/ L’approche par les revenus
Les richesses créées par un pays peuvent également être évaluées à partir de la somme des revenus. En effet, le produit de ces richesses peut être utilisé soit pour payer les salariés, soit pour rémunérer l’entreprise, soit enfin pour rémunérer l’Etat. La formule de calcul est la suivante :
PIB = W + EBE + RMB + T – Sb
W : salaires (en anglais : wages) EBE : excédent brut d’exploitation RMB : revenu mixte brut T : impôts Sb : subventions
L’excédent brut d’exploitation (EBE) représente le profit brut des entreprises. Il est égal à la valeur ajoutée brute moins la rémunération des salariés (W) et les impôts liés à la production versés par les entreprises (T). Là encore, il est brut parce qu’il comprend les amortissements.
Le revenu mixte brut (RMB) représente l’EBE des entreprises individuelles (entreprise dirigée par une seule personne, sans personnalité morale, par exemple : les petits commerçants).
c/ L’approche par la demande
Enfin, les richesses produites peuvent être évaluées par rapport à leurs différents emplois : il est possible de consommer des biens, parfois importés, mais aussi d’investir. La formule est la suivante :
PIB = CF + FBCF + VS + X – M
CF : consommation finale FBCF : formation brute de capital fixe VS : variation des stocks X : exportations de biens et services M : importations de biens et services
La consommation finale (CF) désigne la consommation des ménages et celle des administrations (elles sont supposées consommer les services non marchands qu’elles produisent).
La formation brute de capital fixe (FBCF) renvoie à l’investissement matériel et immatériel. Seul l’achat de logement constitue un investissement pour les ménages, toutes les autres dépenses relèvent de la consommation.
La variation des stocks (VS) renvoie au stockage des marchandises d’une année à l’autre (elle peut être négative s’il s’opère un déstockage massif, cela peut signifier de mauvaises anticipations de la part des entreprises qui écoulent leurs stocks avant de relancer leur appareil productif).
Les exportations (X) désignent les ventes de biens et services à des unités non-résidentes. Les importations (M) désignent les achats de biens et des services réalisés par les unités résidentes.
2/ Le PIB permet de mesurer la puissance économique d’une nation et de faire des comparaisons au niveau mondial à condition toutefois d’affiner son mode de calcul.
A/ La croissance du PIB est ce qui fonde la puissance économique d’une nation. Lorsqu’on parle de croissance économique, on fait référence à cette croissance du PIB. On mobilise alors le taux de croissance qui exprime le taux de variation du PIB d’une période à une autre (généralement une année).
taux de croissance = (PIB de l’année considérée – PIB de l’année précédente) / PIB de l’année précédente
Plus généralement, la formule pour mesurer un taux de croissance est :
(VA – VD) / VD
VA : valeur d’arrivée VD : valeur de départ
Pour rendre les comparaisons pertinentes, il est important que la mesure du PIB tienne compte du coût de la vie dans un pays, c’est pourquoi on l’exprime en parité de pouvoir d’achat (PPA). Le pouvoir d’achat d’une monnaie dépend en effet du niveau général des prix. La PPA permet de mesurer ce qu’une devise permet d’acheter comme biens et services dans les pays que l’on compare.
Le PIB donne une indication de la richesse d’un pays, mais il peut être intéressant de le pondérer par le nombre d’habitants. Le PIB par habitant donne ainsi une indication du niveau de vie et son taux de croissance est une indication de l’amélioration (ou de la détérioration) de la richesse individuelle. Cependant, celui ci ne doit pas être confondu avec la puissance économique (le PIB par habitant est plus élevé en Norvège qu’au Royaume-Uni, pourtant son poids économique est largement moindre).
B/ Le tableau suivant donne des informations sur le PIB, le PIB en PPA, le PIB par habitant et sur le taux de croissance du PIB de différents pays.
Source des données : The CIA World Factbook.
Ce tableau met en évidence la puissanceéconomique américaine qui, avec un PIB de 17 690 mds de $, représente près du quart duPIB mondial. Seule l’Union européenne à 27 est capable de rivaliser avec cettesuper puissance, mais elle peine encore à se doter d’un véritable leadershippolitique sur la scène internationale.
La Chine impressionne par le taux decroissance de son PIB qui atteint 9,2% en 2011 alors que les autres pays développés connaissent des taux plutôt faibles, compris entre 1 et 2 % (sauf pourl’Allemagne qui connaît un taux de croissance relativement dynamique de 2,7%). Mais le PIB par habitantchinois montre néanmoins que la répartition du PIB demeure encore largement endessous de celle des pays occidentaux. Le contraste entre le PIB réel et le PIB en PPAtraduit la faiblesse du yuan par rapport au dollar. Compte tenu du niveau actuel de développement de la Chine, le pouvoir d’achat d’un dollar en Chineest deux fois supérieur à ce qu’il est aux Etats-Unis. Le PIB en PPA permetainsi d’intégrer la sous évaluation du yuan et fait de la Chine la deuxièmepuissance économique mondiale, loin devant le Japon.